L’impermanence

La nature et son impermanence

On préfèrerait qu’il fasse toujours beau. Que la vie soit toujours confortable. Que la souffrance n’existe pas ou que l’on ne rencontre jamais l’adversité.

Les changements, la mort, la vie, le froid, le chaud et tout ce que l’on peut imaginer faisant partie de la nature est impermanent. Lorsqu’on regarde une fleur, on voit qu’elle est impermanente et ce n’est pas négatif. Si les choses étaient permanentes, la croissance ne serait pas possible, la manifestation serait impossible. Nous ne pourrions avoir d’enfants et nous ne pourrions pas grandir et évoluer. Tout serait figé. Ce serait un non-sens. L’impermanence est le cœur de la vie. Et il est nécessaire pour rendre la vie possible.

«La vie est aussi éphémère qu’une goutte de rosée à la pointe d’un brin d’herbe. On ne peut arrêter la mort, de même qu’on ne peut empêcher les ombres de s’étirer au soleil couchant.»

– Matthieu Ricard, moine bouddhiste, traducteur officiel du Dalaï Lama

Rien ne sert de refuser l’impermanence de la vie, mais elle peut parfois être difficile à accepter, surtout lorsque nous sommes confrontés à une perte ou à un deuil. La mort a quelque chose d’irréel – surtout dans notre société occidentale, où l’on préfère vivre dans l’illusion de la permanence ou de l’immortalité. À partir de petites et moyennes pertes, doucement la vie nous apprend à apprivoiser la mort. C’est tout un défi…

Joan Ruvinsky, maître et professeur de yoga, nous a quitté le 21 mars 2016. Grâce à sa présence et à sa façon de transmettre le yoga, elle a su nous toucher profondément. Ce qu’elle a laissé en héritage, à nous ses nombreux élèves, est immense. Son authenticité et sa sincérité sont des qualités rares aujourd’hui, même dans le monde du yoga. Merci Joan!

Et puis, nous avons enterré notre chienne Louna, membre de la famille depuis 10 ans, ce fut tout un déchirement. On a beau être conscient du bien fondé de cette décision, ce n’est jamais facile à vivre. Les émotions ne parlent pas, elles s’expriment. La réalité se vit et ne s’analyse pas. La peine se ressent par des sensations dans notre corps. On sait que ça va passer mais on se doit de leur faire de la place, de les accueillir pour nous permettre de grandir avec. On sait que ça va se transformer, que tout dans la vie se transforme mais quand c’est là, c’est là. Et puis les pensées qui nous ramènent les souvenirs, qui repassent en boucle la décision prise, et ce manque…

Notre espoir est dans l’impermanence. C’est elle qui fait passer le mauvais temps, la haine et la souffrance aussi. Nous avons besoin de l’impermanence pour que tout puisse se renouveler. Il faut s’entraîner à voir les choses telles qu’elles sont et à ne plus avoir peur de ce mouvement de la vie. L’adversité passe, tout passe, profitons et honorons la vie en soi. Il n’y a rien d’autre à faire… Tout est là.

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