La légende de Kûrma et Meru

Vagues sur la plage

Au début des temps, les Deva (dieux) et les démons, alors tous mortels, étaient en lutte pour la maîtrise du monde.

Alors affaiblis et vaincus, ils demandèrent l’assistance de Vishnou (deuxième divinité de la trinité Hindoue) qui leur proposa d’unir leurs forces dans le but d’extraire de la Mer de lait, l’amrita ou le nectar d’immortalité. Vishnou prit alors la forme d’une tortue au fond de l’océan. La tortue, Kûrma, est le symbole de la terre, née de l’eau primordiale, supportant l’axe du monde, le mont Meru.

Afin d’extraire amrita, ils devaient jeter des herbes magiques dans la mer, renverser le mont Meru de façon à poser son sommet sur la carapace de Kûrma, et utiliser Ananta, le roi des serpents, comme une corde, afin de mettre la montagne en rotation pour qu’elle puisse baratter la Mer de lait. Durant cet intense mouvement, la tortue Kûrma gardait sa stabilité. Après mille ans d’effort, le barattage produisit des merveilles, dont la création de la lune, de l’arbre du paradis et du nectar d’immortalité. On dit alors que les démons ont voulu s’emparer du nectar, mais que seuls les dieux en ont bénéficié. Durant cette dispute, quelques gouttes seraient tombées aux quatre coins de l’Inde, dont une dans le Gange…

Dans la pratique du yoga, le premier élément dont on doit tenir compte pour qu’elle offre ses fruits est l’enracinement, le support de Kûrma, ce sur quoi on s’appuie.

Par exemple, dans chaque posture, lorsque Kûrma est bien présent, il permet au mouvement de se déployer avec légèreté, sans danger, et de produire ses fruits. Ce mouvement, qui correspond à un barattage, fera des merveilles.

On retrouvera aussi Kûrma dans la respiration Ujjayi

Pour que le souffle puisse prendre forme et s’orienter dans la bonne direction, le support essentiel sera la posture. En méditation, on dirigera notre présence vers le sternum. Ce lieu se nomme aussi Kûrma1. L’attention portée sur ce lieu développe la confiance et le courage.

Kûrma est une force vivante et essentielle pour laisser se déployer Meru. Dans le corps humain, la colonne vertébrale est appelée en sanskrit Meru Danda. Or, toute pratique vise précisément son action sur elle. Le mouvement qui visera cet axe vertébral, sera orienté, adapté et renouvelé chaque instant. Ainsi, la fluidité, le rythme, la justesse et l’intensité accompagneront le mouvement.

La notion de Kûrma et Meru se retrouve donc dans le corps, le souffle et la pensée, mais ils sont présents également dans tous les aspects de notre vie.

Où je retrouve Kûrma dans ma vie ?

Sur qui ou quoi je peux compter dans les périodes difficiles ?

Kûrma et Meru sont deux forces qui se complètent, se renforcent et se soutiennent. L’un ne peut aller sans l’autre. L’expérience que propose le yoga dépend de leur parfaite harmonie.

RÉFÉRENCES:

  1. Revue Viniyoga no10 juin 86, Wikipédia,
  2. 1Y.S. 111,31 Bouanchaud, Bernard, Édition Âgamât

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